dimanche 19 janvier 2014

White Project #2 "Le Dessin, une clef pour lire le réel"

#2 Le dessin  clé de lecture du réel ?




Dans ce cycle du « White Project » je tenais fortement à monter cette exposition autour du travail de  Dessin.


Affiche de l'exposition #2:" Le dessin , un clé de lecture du réel."


Thématique

C’était sans doute la thématique la  moins évidente à proposer  et à réaliser dans ce cycle d’exposition.
 Mais  aujourd’hui  comme une sorte de renaissance, je constate que le dessin est de plus en plus pratiqué par les plasticiens ; les artistes et les amateurs d’art et cela  curieusement  au moment ou son enseignement semble ne pas se développer ni progresser.  Cet enseignement   fait en tout cas fait souvent défaut.


Est ce le développement  des techniques numériques et mécaniques de reproduction d’image et de dessin qui ont suscité cette situation d’un peu d’abandon? Où le manque d’intérêt de ceux et celles  qui décident      aujourd’hui dans le domaine culturel ?

Dessiner aujourd’hui : Simple et compliqué

Il y a des techniques simples  à connaître et essayer d’appliquer.
Une fois ces quelques principes et techniques élémentaires de proportions et de perspective connues, sinon acquises, il faudra  se prendre en main se mettre au travail pour pratiquer le plus souvent possible l’exercice seul en espérant atteindre et approcher cette  liberté, la plus large possible, qui permet autant sur le choix du support que sur celui de l’outil qui inscrira le trait et l’ombre qui suggèrera le volume et  la réserve qui révèlera la lumière.

« Dessiner, c’est préciser une idée. Le dessin est la précision de la pensée. Par le dessin les sentiments et l’âme du peintre passent sans difficulté dans l’esprit du spectateur. Une œuvre  sans dessin est une maison sans charpente. » Henri Matisse

Dessiner  encore...

Est t il dépassé de tenter de décrire et décrypter  le monde  avec un simple bout de crayon et un feuille ?
N’oublions pas que  Le dessin et la trace ont précédés toutes les   formes écrites et abstraites de l’intelligence.  Il nous vient du fond des cavernes « (il y a  35000 ans l’homme dessinait et représentait)
Par une synthétisation des signes  l’invention de l’écriture est qu’une forme symbolisée de dessin.

Pratiquer:

Souvent le dessin se pratique sur le motif, dans les ateliers,  comme pour  l’exercice préalable et nécessaire à la préparation du travail final, abouti. Il est aussi un art en lui même total et autonome. Il est avant tout une recherche et une interrogation permanente  sur ce que l’artiste voit, tente de comprendre et de  décrypter du réel.
De cette perception il tentera la liaison entre l’œil et la main la plus parfaite et la plus  instinctive, une liaison directe de l’œil à la main.  L’acte de dessiner   est une sorte de  mystère à chaque fois posé, car  nombre de question surgissent, qu’il faut résoudre, tenter de signifier et représenter clairement.  L’artiste est constamment en auto analyse sur ce qu’il perçoit et ressent,  sur ce que sa sensibilité,  ses émotions et son expérience y rajoute  ou y soustrait.
 La pratique du dessin peut parfois, mais c’est très rare, porter l’artiste vers  une sorte de jubilation, d’extase sorte de suspension du temps… mais cela s’enfuit aussi vite que cela est apparu. Car le réel est là, bien là.
Je n’oublie pas qu’il permet aussi au delà de la description  du visible inventer le réel de demain comme premier signe et trace de ce que notre imagination peut rêver élaborer ou projeter.
Il nous est indispensable à notre devenir. Voilà pourquoi il est inscrit dans la durabilité de notre existence sur terre

Notre travail de DESSIN, Julie, Marie José et moi-même

Pierre Chauvin: Poitiers, Cathédrale St Pierre: Jugement dernier.
Nous travaillons tous les trois le dessin régulièrement.
Pour ma part c’est le dessin qui s’est  vite imposé sur le   travail autour du désastre Japonais du tsunami et de la catastrophe nucléaire. Les images diffusées étaient trop complexes à comprendre, l’ensemble inimaginable et indicible du Chaos
 Ici  est présenté le premier travail de peinture avec les dessins de bas relief autour du  jugement derniers  et de l’apocalypse à Poitiers à  Autun et Saint Denis.
Marie José et Julie ont répondu à cette  invitation autour du dessin je les en remercie.

Marie-José Lolmède: Crane 
Marie-José Lolmède: Croquis coté de crâne
Marie José Lolmède montre le rapport entre le dessin et l’acte de sculpter, en exposant  un croquis coté très précis, nécessité pour l’élaboration du crâne ici présenté autour  quelque dessin de tourterelles  qui semble méditer sur la vanité de ce monde.

 Julie  de l'Ecluse nous montre son travail d’interrogation et de représentation multiple  de paysage réalisé en technique de gravure  à l’eau forte et de collage successifs techniques qui sont  du dessin mais ou le crayon est remplacé par la pointe de métal.


Julie de l'Ecluse: Gravure

J’espère que cette exposition vous donnera toute la lumière   sur ce qu’ont été nos intentions de représenter  de dessiner de peindre de graver de sculpter n’hésitez pas à nous questionner
Peut être aurez vous l’envie de dessiner à votre tour si ce n’est pas le cas déjà.
C’est tout ce que je vous souhaite sincèrement et chaleureusement ce soir en ce début de l’année 2014
Merci de votre attention


…MERCI
Pierre Chauvin

Le 17 Janvier 2014
au Local MJC de Poitiers

mercredi 13 novembre 2013

Vernissage Expo#1 du White project: "Fukushima après le désastre..."





Retour sonore sur le vernissage de l'exposition "Fukushima : Après le désastre..." installée au Local depuis la mi-octobre et qui se prolongera jusqu'au 5 janvier 2014. Les artistes René Plunian et Pierre Chauvin, sculpteur et peintre, Geneviève Texier, membre de la commission culturelle du Local, et Yohann Gace, coordinateur du projet, vous guident au cœur du White Project. Ils vous parlent nucléaire, mémoire, peinture, clair/obscur, culture pour tous... Bonne écoute ! 

mercredi 29 mai 2013

"White Project" ! C'est parti pour la rentrée 2013!


Voila c'est parti, depuis un an que ce projet se discute s'évalue et se monte, il est enfin en train de se réaliser concrètement . Je tiens à remercier l'équipe du Local de poitiers qui m'a proposé de me confier cette  "carte blanche  à Pierre Chauvin"pour organiser la saison 2013 2014 de l'espace galerie.
Ce  lundi 13 Mai 2013 les artistes associés au projet on été réunis afin de se rencontrer,  de discuter de nos choix et de nos  propositions.
4 expositions avec 12 Artistes-Plasticiens, des concerts, des lectures de textes et poèmes des conférences des ateliers et des médiations, voila ce que nous proposerons autour de la question:



Pierre Chauvin: Nuages (détail)

Comment les artistes peuvent-ils s’inscrire dans une démarche de  développement durable ?

« White project… », C’est un parcours,  un  cheminement, vers plus de  clarté, plus d’espoir, pour demain. « Entres les Ombres, la lumière » c’est  le thème que j’ai proposé et qui a été retenu par les  responsables du local pour cette saison 2013-2014 de l’espace galerie entre les mois d’ Octobre 2013  et  juin 2014. Cette  carte blanche me permet  d’inviter et  de  questionner des artistes sur leur place et leur engagement de travail  dans  notre environnement sociétal  face à  son devenir, et  ainsi faire appel à  leur  proposition autour de  la thématique du développement durable.
Nous commencerons la  saison  par la  présentation de  mon travail réalisé depuis la catastrophe sismique et nucléaire de Fukushima  du 11 Mars 2011, catastrophe  qui se poursuit  insidieusement chaque jour dans un des plus grands    silences. La question : «  Pourquoi et comment et représenter  le désastre ? » est posée. Suivra ensuite une exposition sur  la place du dessin comme une des clés possible de  la lecture du réel.  Pour conclure j’ai proposé aux artistes et plasticiens, en deux expositions  successives, de travailler sur les thématiques  complémentaires: le sombre et ensuite la lumière.
Tout au long de cette saison, le Musée Sainte Croix de Poitiers,  partenaire  actif de ce  projet,  nous proposera quelques œuvres sorties de leur fond de réserve autour de chaque  exposition ainsi que des ateliers qui seront proposés pour tous  les publics au sein du Musée sur les thématiques du projet.
J’espère que ces quatre expositions, ainsi que  l’ensemble  des évènements qui y seront associés, nous  porteront  dans  une dynamique  de réflexion, de rencontres et d’échanges, de discussions  riches et passionnantes, afin de révéler,  avec l’ensemble des artistes (Peintres, graveurs, plasticiens, sculpteurs ) et de l’ensemble des intervenants autour de ce projet  (Musiciens, conférenciers, lecture de textes et poèmes , acteurs des médiations autour des expositions) quelques  éléments de propositions et d’actions qui nous permettent d’envisager un avenir moins sombre que celui que l’on nous    prédit. Que puisse  ainsi se révéler quelques pistes quelques idées nécessaires pour un destin, un futur  pour l’humanité,  plus clément et enfin plus lumineux.
Tout Cela ne pourra se construire que   si nous le désirons et si nous  le voulons avec détermination. Bonne saison 2013-2014 pour vous tous  avec toute l’équipe du Local de Poitiers et du « White Project »..
Pierre Chauvin

mercredi 16 janvier 2013

Adieu mon ami Pierrot !

La lumière de Pierrot
Cette nuit entre le 15 et le 16 Janvier 2013, mon ami Pierrot Jolivet est parti. 

Une lumière brule dans l'atelier ce matin en sa mémoire pour ce q'il fut un homme généreux et sensible. Il s'est battu avec sa maladie, longuement avec un courage immense et lucide , de 6 mois d'espérance de vie il est parti au bout de 2 années  notre amitié est à  jamais scellée à présent dans le temps éternel.
Merci Pierrot, merci  mon ami de toute l'amitié et  du soutien à mon travail de peintre, de  la confiance que tu m'a accordé il y a plus de dix années et de cette journée de septembre 2001 ou tu m'as demandé de réaliser ce grand travail, cette "Cena degli Donne", qui m'a demandé deux années de travail d'atelier .
Adieu Pierrot!  Merci de ton immense  amitié elle m'a été très précieuse et elle  sera toujours présente en moi Adieu!

Jeanne pleure ce matin...


La "Cena degli Donne" dans l'atelier Juillet 2003




mercredi 23 mai 2012

Fukushima Daïchi le désastre : le Travail est exposé…



Le désir de montrer le travail  sur Fukushima s’est concrétisé depuis le mois de février.


Ceci a pu se faire  grâce  à la bienveillance de mon amie Marie Pachulski du groupe de Europe Ecologie les Verts de la Vienne (EELV) qui, sachant ma difficulté à trouver un lieu d’exposition sur Poitiers, m’a tout de suite proposé de venir accrocher mes peintures dans leur local au cœur du centre ville. 

Cela c’est fait très rapidement, avec le regard connaisseur précis et rigoureux de Marie Legrand qui fut partie prenante  dans cette expérience. Les peintures n’étaient pas encadrées, un moyen fut trouvé d’exposer les travaux sur papier  directement  sur les murs : Scotch de peintre; barre de métal;  petits aimants ont fait l’affaire. Ce fut ainsi  un accrochage que j’ai pu nommé de "précaire et direct" sans aucun décorum directement du mur de l’atelier à la galerie.


Au Vernissage une  présence nombreuse, malgré le froid et  la neige qui paralysait toute la circulation sur les routes du Poitou.Amies, Amis, furent là avec les sympatisants et les militants du mouvement EELV.
Lien Article de la Nouvelle République de Centre Ouest :
L’exposition de mon travail a pu être vu à l’occasion du premier anniversaire de cette catastrophe immense. Les Verts ont manifesté autour du 11 Mars en rappelant la mémoire des liquidateurs de Tchernobyl ces héros de l’atome à qui l’Europe entière doit d’exister encore par le sacrifice de leurs vies.


Le rassemblement fut régional, les militant des Deux Sèvres,  ont pu voir ainsi l’exposition. Ils exprimèrent à cette occasion leur volonté de pouvoir  monter l’exposition dans leur local de Niort.


Cela a pu être  fait dès le décrochage à Poitiers grâce à  la  volonté de  la secrétaire du mouvement pour les Deux  Sèvres et depuis le 26 Avril et ce jusqu’au 1 juin 2012  au 83 rue de la gare à Niort , et le 18 Mai, nous avons pu faire un vernissage  en présence de  Virginie Leonard Candidate pour EELV  à l’ élection législative dans la Première circonscription des Deux  Sèvres.

Lien Blog de Virginie Léonard Compte rendu du Vernissage :
http://deuxsevres.eelv.fr/19/vernissage-pierre-chauvin-fukushima-daiichi-le-desastre/



Je suis très heureux que ce travail ait pu rencontrer un public nombreux, j’espère que le cheminement de cette exposition continuera, car rien ne peut être pire que l’oubli de la tragédie que vivent toujours et encore  le peuple Japonais. Rien n’est malheureusement terminé, les nouvelles de chaque jour qui passent  ne cessent de nous  démontrer que le danger du feu  nucléaire est toujours aussi grand pour eux, comme pour nous…

Du nucléaire…Il faut en sortir absolument avant qu’il ne soit  trop tard !


mardi 1 mai 2012

« Ground-Zero » une Issue de Secours" possible?


Installation Pierre Chauvin:  "Ground-Zero ",   23 Avril 2012 à la Chapelle Saint Louis. Poitiers


"Ground-Zero"






"Sous la neige la plage ?"

Ce 24 avril, l’installation terminée, je sortais  de trois mois d’itinérance  et de travail autour du thème de l’exposition collective  2012 « Sortie de secours ».
Les deux peintures installées, Les derniers débris jetés, les quelques éclats de verre, dispersés sur ce grand drap rouge , il fallait expliquer à présent tout cela , trouver (retrouver) le fil  conducteur de ce  processus d’élaboration , retrouver ma propre cohérence et  poser la question :  « comment tout cela a débuté ? »

"Transgression; Temerité; un issue possible?"  (2012)
Comme une évidence l’appel de Karol Jòsef Wojtila « N’ayez pas peur, l’amour rend libre, n’ayez pas peur ! » s’est imposé
Oui il me fallait m’appuyer sur  cette parole, très vite  l’image de ce pape (Habemus Papam) terrassé par une météorite  de l’installation de  Maurizio Cattelan pour «La nona ora»  me sembla des plus  pertinente. Je pensais aussi à la résonance qu’aurait cette image installée dans la chapelle Saint Louis déconsacrée , lieu de l’exposition. Oui ce pape téméraire intrépide soudainement terrassé alors qu’il invitait  l’humanité à ne pas hésiter ni résister aux élans de l’amour, aux chemins difficiles…
Donc ce travail commençait par   cette puissance qui reste encore possible  par l’image, Ce qu’elle peut exprimer  dans la force de la  transgression dans l’art. 
Que faire à la neuvième heure ? Quelle est l’issue ? Jésus, sur la Croix , eut ces paroles étonnantes, paroles de faiblesse,  paroles du doute chez le fils «  Père, pourquoi  m ‘as tu abandonné ? »
Le fils de Dieu fait homme  a douté lui aussi  en cette neuvième heure comme tout ceux et celles qui entament un dialogue avec l’invisible et qui n’hésitent pas à prendre des voies improbables  mystérieuses, celles qui deviendront parfois bien plus tard les nouvelles évidences de l’humanité entière.


Comment se permettre de transgresser pour aller vers un « autre » au delà ?   Comment pouvoir défricher de nouvelles contrées de nouveaux  espaces immenses et nous diriger vers nos propres issues de secours munis seulement d’un piètre matériel et de  quelques intuitions sensibles  qui sont celles d’artiste, de rêveurs ,de créateurs ,d’inventeurs.

"Un acte d'amour immense..."
Il y a eu ensuite l’acte magnifique de Rindy Sam sur la toile de Cy Twombly  en Avignon… Cette transgression et toutes les poursuites  judiciaires entamées par le collectionneur qui navra l’artiste, sans doute, et  l’affecta profondément …pourtant… Une toile même vierge n’est qu’une toile mais là c’était un Cy Twombly …Comment résister à une envie si brulante ? Dégradation d’œuvre d’art ou acte d’amour immense ? Comment ne pas sentir l’ombre de Marcel Duchamp planer encore  et pour longtemps parmi nous?



"Révolution;Invention : une issue pertinente?" 2012


Ensuite vint  le travail sur l’immobilisme (les pieds sur  le sol) après les catastrophes, L’immobilisme aussi de l’image : Comment faire bouger  la vie ? un pavé ? une invention ? Là,  j’ai rencontré sur mon chemin Etienne Jules Marey  qui ouvrit avec la "Chronographie" la voie vers le cinéma avec  les photos de son homme qui courait. Je retrouvais l’inspiration des   pictogrammes qui nous invitent  tous à sortir rapidement en situation de danger. Et voilà la boucle était close; il me fallait sortir élégamment de tout cela.
L’Idée de l’installation vint après le travail de peinture. Un grand tissus rouge, comme le sang, l’amour, la révolution, le danger,  Les débris de verre, témoins  de mes maladresses récupérées, et , de ces plafonds qu’il faut toujours briser, vinrent  les fragments de plâtre comme traces de l’irruption de la météorite qui fut si brillante si lourde et si pesante, qui perçât les voutes de l’édifice. Les délimitations de cette zone à risques par un balisage  no mans land, vint alors  la notion de  back-ground comme le sol ou l’on est toujours debout après un désastre et enfin le titre  « ground-zéro » comme la trace de tous les dangers et des folies de notre  monde,  l’ espace  marqué de nos reconstructions inévitables et nécessaires.
La préparation...
Enfin pour aboutir invitation fut faite à toutes  les femmes, sur une toile carré  et blanche, de refaire le geste en suivant la parole  de Rindy Sam :

Un sourire? Un baiser?



la première qui a osé...





Une autre qui ose...
« j’ai fait juste un bisou »: voilà  une issue remarquable, si pleine de secours!


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