mercredi 23 mai 2012

Fukushima Daïchi le désastre : le Travail est exposé…



Le désir de montrer le travail  sur Fukushima s’est concrétisé depuis le mois de février.


Ceci a pu se faire  grâce  à la bienveillance de mon amie Marie Pachulski du groupe de Europe Ecologie les Verts de la Vienne (EELV) qui, sachant ma difficulté à trouver un lieu d’exposition sur Poitiers, m’a tout de suite proposé de venir accrocher mes peintures dans leur local au cœur du centre ville. 

Cela c’est fait très rapidement, avec le regard connaisseur précis et rigoureux de Marie Legrand qui fut partie prenante  dans cette expérience. Les peintures n’étaient pas encadrées, un moyen fut trouvé d’exposer les travaux sur papier  directement  sur les murs : Scotch de peintre; barre de métal;  petits aimants ont fait l’affaire. Ce fut ainsi  un accrochage que j’ai pu nommé de "précaire et direct" sans aucun décorum directement du mur de l’atelier à la galerie.


Au Vernissage une  présence nombreuse, malgré le froid et  la neige qui paralysait toute la circulation sur les routes du Poitou.Amies, Amis, furent là avec les sympatisants et les militants du mouvement EELV.
Lien Article de la Nouvelle République de Centre Ouest :
L’exposition de mon travail a pu être vu à l’occasion du premier anniversaire de cette catastrophe immense. Les Verts ont manifesté autour du 11 Mars en rappelant la mémoire des liquidateurs de Tchernobyl ces héros de l’atome à qui l’Europe entière doit d’exister encore par le sacrifice de leurs vies.


Le rassemblement fut régional, les militant des Deux Sèvres,  ont pu voir ainsi l’exposition. Ils exprimèrent à cette occasion leur volonté de pouvoir  monter l’exposition dans leur local de Niort.


Cela a pu être  fait dès le décrochage à Poitiers grâce à  la  volonté de  la secrétaire du mouvement pour les Deux  Sèvres et depuis le 26 Avril et ce jusqu’au 1 juin 2012  au 83 rue de la gare à Niort , et le 18 Mai, nous avons pu faire un vernissage  en présence de  Virginie Leonard Candidate pour EELV  à l’ élection législative dans la Première circonscription des Deux  Sèvres.

Lien Blog de Virginie Léonard Compte rendu du Vernissage :
http://deuxsevres.eelv.fr/19/vernissage-pierre-chauvin-fukushima-daiichi-le-desastre/



Je suis très heureux que ce travail ait pu rencontrer un public nombreux, j’espère que le cheminement de cette exposition continuera, car rien ne peut être pire que l’oubli de la tragédie que vivent toujours et encore  le peuple Japonais. Rien n’est malheureusement terminé, les nouvelles de chaque jour qui passent  ne cessent de nous  démontrer que le danger du feu  nucléaire est toujours aussi grand pour eux, comme pour nous…

Du nucléaire…Il faut en sortir absolument avant qu’il ne soit  trop tard !


mardi 1 mai 2012

« Ground-Zero » une Issue de Secours" possible?


Installation Pierre Chauvin:  "Ground-Zero ",   23 Avril 2012 à la Chapelle Saint Louis. Poitiers


"Ground-Zero"






"Sous la neige la plage ?"

Ce 24 avril, l’installation terminée, je sortais  de trois mois d’itinérance  et de travail autour du thème de l’exposition collective  2012 « Sortie de secours ».
Les deux peintures installées, Les derniers débris jetés, les quelques éclats de verre, dispersés sur ce grand drap rouge , il fallait expliquer à présent tout cela , trouver (retrouver) le fil  conducteur de ce  processus d’élaboration , retrouver ma propre cohérence et  poser la question :  « comment tout cela a débuté ? »

"Transgression; Temerité; un issue possible?"  (2012)
Comme une évidence l’appel de Karol Jòsef Wojtila « N’ayez pas peur, l’amour rend libre, n’ayez pas peur ! » s’est imposé
Oui il me fallait m’appuyer sur  cette parole, très vite  l’image de ce pape (Habemus Papam) terrassé par une météorite  de l’installation de  Maurizio Cattelan pour «La nona ora»  me sembla des plus  pertinente. Je pensais aussi à la résonance qu’aurait cette image installée dans la chapelle Saint Louis déconsacrée , lieu de l’exposition. Oui ce pape téméraire intrépide soudainement terrassé alors qu’il invitait  l’humanité à ne pas hésiter ni résister aux élans de l’amour, aux chemins difficiles…
Donc ce travail commençait par   cette puissance qui reste encore possible  par l’image, Ce qu’elle peut exprimer  dans la force de la  transgression dans l’art. 
Que faire à la neuvième heure ? Quelle est l’issue ? Jésus, sur la Croix , eut ces paroles étonnantes, paroles de faiblesse,  paroles du doute chez le fils «  Père, pourquoi  m ‘as tu abandonné ? »
Le fils de Dieu fait homme  a douté lui aussi  en cette neuvième heure comme tout ceux et celles qui entament un dialogue avec l’invisible et qui n’hésitent pas à prendre des voies improbables  mystérieuses, celles qui deviendront parfois bien plus tard les nouvelles évidences de l’humanité entière.


Comment se permettre de transgresser pour aller vers un « autre » au delà ?   Comment pouvoir défricher de nouvelles contrées de nouveaux  espaces immenses et nous diriger vers nos propres issues de secours munis seulement d’un piètre matériel et de  quelques intuitions sensibles  qui sont celles d’artiste, de rêveurs ,de créateurs ,d’inventeurs.

"Un acte d'amour immense..."
Il y a eu ensuite l’acte magnifique de Rindy Sam sur la toile de Cy Twombly  en Avignon… Cette transgression et toutes les poursuites  judiciaires entamées par le collectionneur qui navra l’artiste, sans doute, et  l’affecta profondément …pourtant… Une toile même vierge n’est qu’une toile mais là c’était un Cy Twombly …Comment résister à une envie si brulante ? Dégradation d’œuvre d’art ou acte d’amour immense ? Comment ne pas sentir l’ombre de Marcel Duchamp planer encore  et pour longtemps parmi nous?



"Révolution;Invention : une issue pertinente?" 2012


Ensuite vint  le travail sur l’immobilisme (les pieds sur  le sol) après les catastrophes, L’immobilisme aussi de l’image : Comment faire bouger  la vie ? un pavé ? une invention ? Là,  j’ai rencontré sur mon chemin Etienne Jules Marey  qui ouvrit avec la "Chronographie" la voie vers le cinéma avec  les photos de son homme qui courait. Je retrouvais l’inspiration des   pictogrammes qui nous invitent  tous à sortir rapidement en situation de danger. Et voilà la boucle était close; il me fallait sortir élégamment de tout cela.
L’Idée de l’installation vint après le travail de peinture. Un grand tissus rouge, comme le sang, l’amour, la révolution, le danger,  Les débris de verre, témoins  de mes maladresses récupérées, et , de ces plafonds qu’il faut toujours briser, vinrent  les fragments de plâtre comme traces de l’irruption de la météorite qui fut si brillante si lourde et si pesante, qui perçât les voutes de l’édifice. Les délimitations de cette zone à risques par un balisage  no mans land, vint alors  la notion de  back-ground comme le sol ou l’on est toujours debout après un désastre et enfin le titre  « ground-zéro » comme la trace de tous les dangers et des folies de notre  monde,  l’ espace  marqué de nos reconstructions inévitables et nécessaires.
La préparation...
Enfin pour aboutir invitation fut faite à toutes  les femmes, sur une toile carré  et blanche, de refaire le geste en suivant la parole  de Rindy Sam :

Un sourire? Un baiser?



la première qui a osé...





Une autre qui ose...
« j’ai fait juste un bisou »: voilà  une issue remarquable, si pleine de secours!


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