mardi 1 mai 2012

« Ground-Zero » une Issue de Secours" possible?


Installation Pierre Chauvin:  "Ground-Zero ",   23 Avril 2012 à la Chapelle Saint Louis. Poitiers


"Ground-Zero"






"Sous la neige la plage ?"

Ce 24 avril, l’installation terminée, je sortais  de trois mois d’itinérance  et de travail autour du thème de l’exposition collective  2012 « Sortie de secours ».
Les deux peintures installées, Les derniers débris jetés, les quelques éclats de verre, dispersés sur ce grand drap rouge , il fallait expliquer à présent tout cela , trouver (retrouver) le fil  conducteur de ce  processus d’élaboration , retrouver ma propre cohérence et  poser la question :  « comment tout cela a débuté ? »

"Transgression; Temerité; un issue possible?"  (2012)
Comme une évidence l’appel de Karol Jòsef Wojtila « N’ayez pas peur, l’amour rend libre, n’ayez pas peur ! » s’est imposé
Oui il me fallait m’appuyer sur  cette parole, très vite  l’image de ce pape (Habemus Papam) terrassé par une météorite  de l’installation de  Maurizio Cattelan pour «La nona ora»  me sembla des plus  pertinente. Je pensais aussi à la résonance qu’aurait cette image installée dans la chapelle Saint Louis déconsacrée , lieu de l’exposition. Oui ce pape téméraire intrépide soudainement terrassé alors qu’il invitait  l’humanité à ne pas hésiter ni résister aux élans de l’amour, aux chemins difficiles…
Donc ce travail commençait par   cette puissance qui reste encore possible  par l’image, Ce qu’elle peut exprimer  dans la force de la  transgression dans l’art. 
Que faire à la neuvième heure ? Quelle est l’issue ? Jésus, sur la Croix , eut ces paroles étonnantes, paroles de faiblesse,  paroles du doute chez le fils «  Père, pourquoi  m ‘as tu abandonné ? »
Le fils de Dieu fait homme  a douté lui aussi  en cette neuvième heure comme tout ceux et celles qui entament un dialogue avec l’invisible et qui n’hésitent pas à prendre des voies improbables  mystérieuses, celles qui deviendront parfois bien plus tard les nouvelles évidences de l’humanité entière.


Comment se permettre de transgresser pour aller vers un « autre » au delà ?   Comment pouvoir défricher de nouvelles contrées de nouveaux  espaces immenses et nous diriger vers nos propres issues de secours munis seulement d’un piètre matériel et de  quelques intuitions sensibles  qui sont celles d’artiste, de rêveurs ,de créateurs ,d’inventeurs.

"Un acte d'amour immense..."
Il y a eu ensuite l’acte magnifique de Rindy Sam sur la toile de Cy Twombly  en Avignon… Cette transgression et toutes les poursuites  judiciaires entamées par le collectionneur qui navra l’artiste, sans doute, et  l’affecta profondément …pourtant… Une toile même vierge n’est qu’une toile mais là c’était un Cy Twombly …Comment résister à une envie si brulante ? Dégradation d’œuvre d’art ou acte d’amour immense ? Comment ne pas sentir l’ombre de Marcel Duchamp planer encore  et pour longtemps parmi nous?



"Révolution;Invention : une issue pertinente?" 2012


Ensuite vint  le travail sur l’immobilisme (les pieds sur  le sol) après les catastrophes, L’immobilisme aussi de l’image : Comment faire bouger  la vie ? un pavé ? une invention ? Là,  j’ai rencontré sur mon chemin Etienne Jules Marey  qui ouvrit avec la "Chronographie" la voie vers le cinéma avec  les photos de son homme qui courait. Je retrouvais l’inspiration des   pictogrammes qui nous invitent  tous à sortir rapidement en situation de danger. Et voilà la boucle était close; il me fallait sortir élégamment de tout cela.
L’Idée de l’installation vint après le travail de peinture. Un grand tissus rouge, comme le sang, l’amour, la révolution, le danger,  Les débris de verre, témoins  de mes maladresses récupérées, et , de ces plafonds qu’il faut toujours briser, vinrent  les fragments de plâtre comme traces de l’irruption de la météorite qui fut si brillante si lourde et si pesante, qui perçât les voutes de l’édifice. Les délimitations de cette zone à risques par un balisage  no mans land, vint alors  la notion de  back-ground comme le sol ou l’on est toujours debout après un désastre et enfin le titre  « ground-zéro » comme la trace de tous les dangers et des folies de notre  monde,  l’ espace  marqué de nos reconstructions inévitables et nécessaires.
La préparation...
Enfin pour aboutir invitation fut faite à toutes  les femmes, sur une toile carré  et blanche, de refaire le geste en suivant la parole  de Rindy Sam :

Un sourire? Un baiser?



la première qui a osé...





Une autre qui ose...
« j’ai fait juste un bisou »: voilà  une issue remarquable, si pleine de secours!


***









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